Published on 15 September 2024
La statue du sphinx, taillée en ronde-bosse, repose sur un socle orné de hiéroglyphes en relief gravé. Le tout est porté par un piédestal décoré de deux bas-reliefs à l’antique.
Pour orner le bas de la rampe cavalière, Claude d'Urfé a fait réaliser une statue de sphinx, surprenante au regard du contexte très rural du Forez du XVIe siècle (valable encore aujourd'hui) mais qui ne l'est pas vraiment dans l'esprit d'un lettré de la Renaissance, familier de la culture antique et représentant de l'élite humaniste. Claude s'est probablement inspiré de modèles antiques et renaissants présents dans la Rome du milieu du XVIe siècle, à la fois dans l'espace urbain et dans les collections privées.
Le sphinx porte sur son poitrail un cartouche dans lequel est inscrit la locution latine SPHINGEM HABE DOMI. Il s’agit d’un proverbe romain : « avoir un sphinx chez soi pour, comme Œdipe, résoudre les énigmes et percer le sens des choses ». Présent dans les cultures égyptienne et grecque de l'Antiquité, le sphinx est une figure de gardien mais aussi une figure très liée au savoir et à l'idée de connaissance.
À la fin du XIXe siècle, la statue du sphinx a été vendue par l’antiquaire lyonnais Derriaz à l’architecte décorateur Émile Peyre. Lors de la dispersion de la collection Peyre en 1942, l’Union des Arts Décoratifs de Paris fut légataire de ce sphinx ainsi que des tableaux et de l’autel de la chapelle.
En 1949, à la demande de la Diana, le Musée des Arts Décoratifs mit en dépôt ces œuvres à leur emplacement d’origine où elles se trouvent encore aujourd'hui. Restauré en 2014, le sphinx du XVIe siècle est désormais conservé dans l'une des anciennes cuisines médiévales, tandis qu'une copie le remplace au pied de la rampe cavalière.